Récession

C’est la rentrée et après un été très chaud il va nous falloir ajouter un nouveau mot à notre vocabulaire : Récession.

Et récession ça rime avec…

Alors autant essayer de comprendre ce que ça veut dire si jamais ça devait nous arriver en lisant ceci 👇

Prenez une grande inspiration et commençons par une définition

La récession

Techniquement, un pays entre en récession si sa croissance économique, mesurée par le PIB (produit intérieur brut), est en recul durant 2 trimestres consécutifs.

 

Les conséquences d’une récession peuvent toucher tout le monde, riches comme pauvres avec une hausse du taux de chômage qui entraine des pertes de revenus et une diminution des dépenses des ménages. Résultat : la croissance des entreprises ralentit. De son côté, le ralentissement des marchés financiers peut avoir des répercussions sur les placements.

 

Quelles sont les causes d’une récession ?

  • Une forte hausse des taux d’intérêt qui fait gonfler la facture des entreprises qui empruntent pour stimuler leur croissance
  • Une baisse de la confiance des consommateurs causée par des événements négatifs (ex: crise sanitaire qui entraîne une chute des dépenses)
  • Une crise financière (chute des cours boursiers)
  • Une réduction des dépenses publiques
  • Les tensions commerciales à l’échelle mondiale qui vont perturber soudainement l’offre ou de la demande des produits de base comme le pétrole, le gaz (voir plus bas)… ce qui risque de faire exploser les prix

 

 

Alors faut-il s’inquiéter ?

On ne nous annonce pas de récession en 2023 mais un « net ralentissement » de l’économie française. Et c’est le patron de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui le dit. C’est moins pire mais pas très bon non plus.

 

 

A ce jour, on peut envisager un scénario avec un ralentissement assez fort de la croissance et une inflation qui accélère et peut être une accalmie fin 2023. Mais on ne sait pas combien de temps va durer la guerre en Ukraine mais on nous a déjà averti que ça devrait durer.

 

Est-ce que l’inflation peut entraîner une récession ?

Quand l’inflation est très élevée et perturbe l’offre et la demande mais aussi les canaux de transmission de la politique monétaire, elle peut être un danger surtout lorsqu’elle émane de matières premières clés pour l’économie (pétrole, gaz, matières premières agricoles…)

 

Bad news, on vient de vous couper le gaz !

En effet, les russes viennent de décider de nous couper le gaz en “fermant un gazoduc pour maintenance” 🤥 tout en accusant Siemens en appliquant la bonne vieille technique (très peu efficace avouons-le) du “c’est pas moi c’est lui” . A lire dans la Tribune

 

 

 

La positive attitude

 

Durant cette période qui peut inquiéter, il est important de se rappeler que les récessions sont généralement de courte durée (plusieurs mois). L’économie finit toujours par se rétablir.

 

Depuis les années 1950, les périodes de ralentissement économique sont relativement fréquentes mais les récessions sont plus rares. La France a connu 4 récessions depuis 1945 :

  • 1974-1975 (crise du choc pétrolier), qui s’est manifestée sous la forme d’une stagflation, qui est la combinaison d’une inflation et d’une faible croissance.
  • 1993 (-0,9%). L’élément déclencheur a été la hausse des prix du pétrole
  • 2009 (-2,6%) à la suite de la crise des subprimes. La bulle immobilière aux États-Unis a entraîné une crise financière en 2007-2008 qui a été suivie d’une importante récession mondiale
  • 2020. Le confinement lié à la pandémie de Covid-19 a provoqué une grave crise économique, en France comme dans le monde. C’est la récession la plus violente depuis 1945.

 

On a a frôlé la récession en 2012-2013. Les moteurs de l’économie française ont fonctionné au ralenti (consommation des ménages, investissement des entreprises, recul du commerce extérieur…). Le PIB était de +0,3% en 2012 et +0,6% en 2013.

 

Alors récession rime-t-elle vraiment avec dépression ?

 

 

Quand on parle de récession, le recul du PIB doit être temporaire. Sinon, on parle carrément de dépression, une sorte de récession aggravée sur plusieurs années. Il n’existe pas de critères explicites permettant de définir précisément une période de dépression. On sait seulement qu’elle conduit à de graves problèmes économiques : hausse du nombre de faillites, baisse de la consommation, chômage de masse…

 

 

 

 

 

Un exemple : la période qui a suivi le krach financier de 1929 aux États-Unis. L’économie mondiale avait subi une très grave dépression pendant 3,5 ans appelée : « La Grande dépression » pas très créatif comme dénomination mais ca a le mérite d’être clair.

 

 

Vous n’avez rien compris ? Alors essayez avec Michel Ruimy :

 

 

 

 

 

 

 

Dans cette video, Michel Ruimy, économiste de SPAK, définit la récession à l’occasion de notre rendez-vous mensuel d’éducation financière dans SMART BOURSE de B Smart

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les marchés

La politique monétaire domine les débats de la rentrée.

 

Le président de la Federal Reserve (la banque centrale américaine) a estimé que la maîtrise de l’inflation allait prendre du temps et qu’une certaine souffrance économique 😱 allait être nécessaire : « L’inflation fera souffrir les ménages et les entreprises américains. Renoncer à la lutte contre l’inflation serait toutefois bien plus dévastateur pour l’économie ».

Il est donc resté ferme dans la volonté de la banque centrale de lutter contre l’inflation, vers un objectif maintenu à 2%. Il faut ainsi s’attendre prochainement à de fortes hausses des taux directeurs. Depuis mars, son taux directeur a été relevé de 225 points de base et devrait se situer a minima dans la fourchette 3,5% à 3,75% en fin d’année.

 

 

Attention blague de banquier central : « Si vous avez compris ce que je viens de vous dire, c’est que je me suis probablement mal exprimé ». L’un des prédécesseurs de Monsieur Powel, Alan Greenspan, avait un jour fait cette déclaration car les discours des banquiers centraux sont réputés peu clairs. Cette fois, Jerome Powell vient de délivrer un discours d’une rare franchise. On est morts de rire… 😂

 

Pour le reste des réjouissances :

En Europe, alors que les prix de l’énergie progressent, le resserrement de 75 points de base de la BCE a été confirmé la semaine dernière. Par ailleurs, sur le marché des changes, l’euro est passé sous la parité face au dollar en raison des craintes de récessions dans la zone euro. Ca n’était pas arrivée depuis 20 ans.

Quant au baril de pétrole brut, l’avertissement lancé par l’Arabie saoudite sur la possibilité d’une baisse de la production de l’OPEP+ en réaction à la baisse des cours de ces dernières semaines est venu doper le prix de l’or noir. Les craintes de baisse de la demande sur fond de ralentissement économique voire de récession en Europe, continuent néanmoins à planer sur les cours.

 

 

Même si nul n’échappe aux effets de la récession, on peut tout de même protéger ses finances en gardant la tête froide et en évitant de réagir impulsivement car les récessions ont toujours été suivies d’une reprise qui inclut un fort rebond du marché boursier.

Comme l’inflation sera vraisemblablement durable, il faudra investir notamment dans des entreprises qui ont un pouvoir de prix (« pricing power ») c’est-à-dire susceptible de répercuter la hausse de l’inflation sur ses prix de vente sans baisse d’activité.

 

 

 

 

 

Cryptos Corner

Crypto 2ème langue c’est parti !

 

 

Les propos du président de la banque centrale ont poussé le dollar à la hausse vis-à-vis de l’ensemble des devises (monnaies) et réduit drastiquement l’appétit pour le risque (plus envie d’investir sur des produits financiers risqués car le potentiel de gain diminue). Un cocktail largement défavorable pour ces actifs (c’est la cata), en général. Ainsi, l’Ethereum a subi une sanction (grosse gamelle) bien pire que celle du Bitcoin. Alors ça y est vous parlez le crypto couramment ?

La Dame de l'Eco

Laurence Boone

 

 

 

 

Economiste spécialisée en macroéconomie, finance publique et politique européenne, Laurence Boone a enseigné, conseillé le Président François Hollande, oeuvré au sein du groupe AXA et de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) et a été nommée Secrétaire d’état chargée de l’Europe en juillet dernier au sein du nouveau gouvernement. Waouh !

 

 

 

Sa réponse à la très bonne question “est ce qu’un monde plus vert est un monde plus cher ?” posée par France Culture en octobre 2021 :

 

 

 

 

 

“Les pays représentant 70 % des émissions sur la planète visent la neutralité carbone en 2050. De ce point de vue, les choses risquent de se compliquer si l’on commence à paniquer dès que les prix augmentent. En effet, le meilleur outil pour que les gens ne consomment pas plus de carbone est que son prix augmente par rapport au reste. Certaines personnes sont très vulnérables face à l’augmentation du prix du carbone : il faut donc les aider à faire cette transition énergétique. “

SPAKulture

Un peu de poésie pour finir

 

Sempé, Dessinateur. 1932 – 2022

 

114 unes du New Yorker, 15 milllions de Petits Nicolas vendus. On l’adorait ! Pour découvrir l’histoire de l’immense dessinateur Sempé nous vous invitons à regarder cette interview

 

 

 

 

Don’t worry be happy. Bobby McFerrin. 1988

Pour vous remonter le moral après cette newsletter, voici un titre (Grammy Awards de chanson de l’année en 89) qui va inévitablement vous redonner la pêche.

 

 

Paroles : “Don’t worry, be happy
In every life we have some trouble
But when you worry you make it double
Don’t worry, be happy”

A écouter en boucle jusqu’à ce que vous sifflotiez

 

Bonne rentrée !


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