La semaine économique du 12 Juillet 2021
Le variant delta contamine la reprise économique Le point macroéconomique : Déjà présent dans 98 pays, l’évolution du variant Delta du coronavirus inquiète les investisseurs. Leur interrogation est de savoir si les pays vont remettre en place des mesures restrictives, à l’image de l’Australie, du Portugal ou du Japon, ou si la diffusion de ce […]
Le variant delta contamine la reprise économique
Le point macroéconomique :
Déjà présent dans 98 pays, l’évolution du variant Delta du coronavirus inquiète les investisseurs. Leur interrogation est de savoir si les pays vont remettre en place des mesures restrictives, à l’image de l’Australie, du Portugal ou du Japon, ou si la diffusion de ce variant couplée aux campagnes de vaccination les rapprochera davantage du point d’immunité collective sans pour autant saturer le système de santé. A ce titre, le recul des rendements obligataires laisse présager que la reprise est soit contrariée, soit retardée. La réponse sera apportée par le rythme des campagnes de vaccination dans les zones où les cas d’infection au coronavirus augmentent le plus vite.
A ce jour, le pic de croissance semble avoir été atteint au niveau mondial. Les dernières publications économiques constatent un tassement de l’activité aux États-Unis et en Asie. Dans cette perspective, la banque centrale chinoise envisage d’assouplir sa politique monétaire face au ralentissement économique (cf. ci-dessous). En Europe, la réouverture des économies et la saison estivale se traduisent par une accélération de l’activité, mais la situation sanitaire reste fragile.
Politique Monétaire :
Dans l’actualité monétaire, alors que la banque centrale américaine commence à évoquer plus ouvertement un possible « tapering » (réduction des achats d’actifs mensuels actuellement logés à 120 milliards de dollars), la présidente de la Réserve fédérale de San Francisco, affirme que, devant la situation sanitaire, l’institution devrait se montrer prudente dans son éventuel retrait progressif du soutien monétaire.
En Chine, People’s Bank of China abaissera de 5 points de base, à compter du 15 juillet, le taux des réserves obligatoires des banques. Cette baisse, qui équivaut à une injection dans le système financier de 1 000 milliards de yuans (environ 154 milliards de dollars américains), vise à soutenir les prêts bancaires aux petites et moyennes entreprises.
Le cours du dollar américain, soutenu par le retour de l’inflation et par une moindre volonté de la banque centrale à être accommodante, s’est nettement apprécié. Il ne s’agit pas d’un vaste mouvement de hausse générale du dollar mais il est notable face à la livre ou à l’euro. Les cambistes semblent tester le fait que l’écart de conjoncture entre les États-Unis et la zone euro devrait conduire la Fédérale Reserve à agir avant son homologue européenne.
Les prochains indicateurs d’activité et de prix, aux États-Unis et en zone euro, devraient susciter un regain de volatilité de l’euro-dollar, dans un mouvement d’appréciation de fond du billet vert. De son côté, le franc suisse a inscrit un plus haut de 5 mois à 0,9232 euro. La devise helvète a bénéficié de son statut de valeur refuge dans un contexte d’inquiétudes.
Marchés actions
Les marchés actions européens ont rebondi après la séance difficile de jeudi. Après un premier semestre exceptionnel, les investisseurs ont le sentiment que leur scénario central, basé sur une croissance robuste et une accélération de l’inflation tolérée par la Fédérale Reserve, perd en épaisseur. Ils s’inquiètent notamment du tassement de certains indicateurs aux États-Unis et en Chine et de l’évolution du variant Delta. Le CAC 40 a gagné, vendredi, 2,07% effaçant la chute de la veille. Comme souvent ces derniers mois, le reflux des cours a donc été considéré par les investisseurs comme une opportunité de se replacer à bon compte sur le marché. Pour autant, la Bourse de Paris accuse un repli hebdomadaire de 0,36%.
La semaine prochaine, les investisseurs scruteront divers indices, dont l’évolution des prix à la consommation aux États-Unis et dans plusieurs pays européens, alors que les craintes inflationnistes sont encore dans les esprits en dépit des messages, se voulant rassurants, des banques centrales. La saison des résultats d’entreprises sera également observée pour juger la vigueur de la reprise, ainsi que les anticipations pour les prochains mois.
AGENDA ECONOMIQUE SEMAINE DU 12 JUILLET
Bureau de recherche économique et analyse financière SPAK