L’élasticité-prix de la demande

Rassurez-vous, notre but n’est pas de savoir si vous savez faire le grand écart. Chez SPAK, c’est votre éducation économique et financière qui nous intéresse et aujourd’hui on va vous parler de votre niveau de souplesse face à la fluctuation des prix et cela s’appelle :

L’élasticité-prix de la demande

Pourquoi avoir choisi ce sujet a priori fort ennuyeux ? Parce que cette “élasticité” nous concerne tous.

Prenons un exemple : ces dernières années, les variations du prix des carburants ont été fréquentes et d’ampleur souvent importante (Par exemple, le prix de l’essence a dépassé les 2 euros récemment). Elles ont suscité des inquiétudes et incertitudes pour les consommateurs concernant leur pouvoir d’achat.

C’est pourquoi, ces tarifs sont suivis avec attention par les pouvoirs publics. De nombreux rapports ont été rendus sur le sujet et récemment une « remise carburants », prolongée jusqu’à la fin de l’année, a été mise en place pour limiter la forte hausse de ces derniers mois. Mais comment mesure-t-on l’élasticité prix de la demande ?

L’élasticité prix

L’élasticité prix, commençons par une définition

Dans le langage de l’économie, l’élasticité-prix est l’indicateur qui mesure la réaction de la demande face à une variation du prix d’un service ou produit. Elle est, en règle générale, de signe négatif, car la demande est une fonction décroissante du prix (loi de la demande). 3 possibilités :

 

☞ L’élasticité-prix de la demande d’un bien est nulle = 0

 

 

En gros, la variation du prix n’a aucun effet sur la demande de ce bien, que ce soit à la hausse ou à la baisse. La demande est dite « inélastique » ou rigide. C’est le cas pour les biens de première nécessité : sucre, farine, pommes de terre… ou difficilement remplaçables (essence). Comme on en a besoin pour vivre, on les achète malgré les variations de prix car peu de substitutions existent. De fortes variations de prix sont nécessaires pour faire varier la demande.

Parfois, on voit même la demande augmenter malgré la hausse de prix. On appelle ces biens Giffen.

 

 

 

☞ L’élasticité-prix de la demande d’un bien est négative –

 

 

 

Quand l’élasticité est négative, une hausse du prix est susceptible de provoquer une variation à la baisse des volumes de la demande et inversement.

Par exemple, si le tarif d’une place de cinéma augmente, la fréquentation pourrait baisser.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

☞ L’élasticité-prix de la demande d’un bien est positive +

 

 

 

Pour une certaine catégorie de biens, l’élasticité-prix est positive. Ceci signifie que la demande augmente quand le prix augmente… ce qui peut paraître assez paradoxal. Ce phénomène concerne les biens de luxe ou « biens Veblen » : voitures, sacs ou montres de luxe… par exemple

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans notre exemple des carburants :
À court terme, la consommation des carburants n’a diminué que faiblement : la quantité demandée par les conducteurs a été relativement insensible aux variations du prix = demande inélastique. Vous suivez ?

 

 

Maintenant qu’on a parlé de l’élasticité de la demande pour l’essence vous brûlez certainement de savoir si la situation financière des Français s’est dégradée n’est ce pas ?

 

Eh bien on va vous le dire quand même : la forte hausse du carburant n’a pas dégradé fortement la situation financière des français. Pour y faire face, les foyers sont allés piocher dans le surplus d’épargne qu’ils avaient accumulé pendant la crise sanitaire à rester enfermé chez eux, économiser sur le ciné, les restaus etc. Mais en réalité, elle cache de fortes disparités. Si l’on considère le niveau de vie, les ménages les plus aisés ont moins réagi au prix du carburant que les ménages modestes :

 

 

 

  • Les niveaux d’épargne des ménages les moins aisés sont plus bas qu’« avant crise ». Ils sont les seuls dans ce cas.
  • Les classes moyennes arrivent à maintenir un niveau d’épargne similaire à l’avant-Covid.
  • Les plus aisés, eux, gardent toujours un surplus d’épargne important, même si les niveaux sont moins élevés que lors de la crise sanitaire

 

 

 

 

 

 

Autrement dit, les consommateurs – le plus souvent ouvriers et employés, ruraux et périurbains, jeunes et célibataires – n’ont pas pu faire autrement que de payer en rognant sur certaines dépenses pour faire le plein. Ils n’ont pas pu, dans un laps de temps aussi limité, adapter leurs dépenses de carburant à la hausse des prix.

Rappelons-nous que c’est ce phénomène : hausse de prix + demande inélastique + impossibilité à diminuer leur consommation en réaction à la hausse du prix, qui a incité les « Gilets Jaunes » à protester dans la rue.

 

 

 

 

 

 

 

Cette situation pour l’essence peut-elle évoluer dans le temps ?

 

Oui tout à fait. Une hausse durable des prix des carburants pourrait influer profondément, à long terme, sur les modes de vie et comportements écologiques de déplacement des Français. Comment les Français se sont ils adaptés ?

 

 

  • La première solution, à court terme, a consisté pour certains ménages à avoir moins souvent recours à leur voiture. En limitant les déplacements de loisir, en ayant recourt au covoiturage ou ponctuellement à des moyens de transport alternatifs.`
  • Certains ont modifié leur comportement au volant en diminuant leur vitesse pour réduire leur consommation
  • D’autres ont investi dans un véhicule moins énergivore, comme une voiture électrique.

 

 

Plutôt une bonne nouvelle pour la planète si on veut voir le bon côté des choses !

Les marchés

 

 

 

L’apaisement des tensions sur les prix à la production semble se confirmer à l’échelle mondiale. En effet, les données américaines ont validé les tendances observées dans plusieurs pays. L’Allemagne a aussi constaté un recul des prix de l’électricité et du gaz naturel.

Les prix à la production étant généralement en avance sur ceux à la consommation, ces chiffres sont de bon augure pour l’évolution de l’inflation future et redonnent un peu de crédibilité aux prévisions des banques centrales d’un apaisement des tensions inflationniste en 2023.

Entre la reprise du Covid en Chine et les tensions géopolitiques avec la Russie, la prudence devrait rester de mise sur les marchés.

 

 

 

 

 

Cryptos Corner

 

 

 

 

La rapidité de l’effondrement de FTX ne peut susciter que des questionnements. Les déboires de cette firme ne sont pas sans rappeler le scandale de Lehman Brothers, avec le risque de défiance vis-à-vis des plateformes de crypto-actifs, qui pourrait déboucher sur un risque d’illiquidité. A cet égard, les principaux acteurs du secteur (Binance, Kraken) ont entrepris de montrer leur bonne foi en faisant preuve de transparence sur leurs réserves.

 

 

 

 

 

Sans surprise, les régulateurs américains se sont saisis du dossier. Idem en France avec l’Autorité des marchés financiers (AMF). L’enjeu principal pour les régulateurs est notamment de limiter les risques de contagion sur le marché des cryptos. En mai, l’effondrement du protocole Terra/Luna avait entraîné une véritable réaction en chaîne dans l’univers des cryptos avec la faillite d’acteurs majeurs (Celsius, fonds d’investissement 3AC) et un préjudice financier estimé à 40 Mds USD réparti sur des millions d’investisseurs.

 

 

 

Le secteur des crypto-actifs se prépare donc à faire l’objet d’une attention renforcée de la part des régulateurs européens et américain et d’un durcissement réglementaire dans les mois à venir. Déjà, la banque centrale américaine a déclaré que l’effondrement de FTX est une nouvelle preuve de la nécessité de soumettre le secteur aux mêmes réglementations que le secteur financier traditionnel. Rappelons que FTX n’était pas un acteur régulé en France puisqu’il ne disposait pas de l’enregistrement PSAN délivré par l’AMF. Le règlement MiCa adopté par l’Union Européenne le 10 octobre 2022 contient des règles et des obligations qui visent justement à protéger les investisseurs et à rendre le fonctionnement des plateformes d’échange de crypto-actifs plus transparent.

 

 

La Dame de l'Eco

Marie-Anne Barbat-Layani

Présidente de l’Autorité des marchés financiers

 

 

Depuis Octobre dernier, Marie-Anne Barbat-Layani (IEP-Paris, ENA, master of politics Université de New-York) est devenue la 1ère présidente de l’AMF. Avant cela elle a occupé de nombreuses fonctions prestigieuses au sein du secteur financier :

☞ Directrice générale adjointe de la Fédération nationale du Crédit Agricole
☞ Directrice générale de la Fédération bancaire française et de l’Association française des banques
☞ Secrétaire générale du ministère de l’Economie et des Finances…

 

 

Good news, la nouvelle présidente de l’AMF met l’éducation financière au coeur de son action, ça nous fait un point commun !

Citation : “L’éducation financière doit être une priorité pour protéger les épargnants, encourager les femmes à investir et « aller plus fort » dans la finance durable” A lire dans Challenges

 

 

SPAKulture

RDV Education Financière SPAK sur B SMART

Comme tous les derniers vendredis du mois, notre économiste Michel Ruimy est passé sur BSmart. Au programme : parler éducation financière et, plus particulièrement, de l’élasticité-prix (vu que c’est aussi le thème de cette news, logique) !

→ A revoir juste ici 

 

 

 

 

L’inflation va-t-elle avoir raison de vos cadeaux de Noël ?

Selon un sondage IFOP pour le blog Voyage Way c’est 43% de couples qui ne vont pas s’offrir de cadeaux cette année = 9% de plus que l’an dernier 😱 Alors si vous avez décidé de ne rien offrir à votre +1 cette année vous pourrez toujours lui chanter ALL I WANRT FOR CHRISTMAS IS YOU a cappella. Et puis ça fera plaisir à Mariah Carey qui encaisserait chaque année la bagatelle de 2,5 millions de dollars grâce à cette chanson.

 

 

Toute la team SPAK vous souhaite de joyeuses fêtes !

Et si vous n’avez pas été très sage cette année, on vous donne l’occasion de vous racheter immédiatement en faisant une bonne action : il vous suffit de partager cette newsletter avec vos proches. C’est gratuit et ça nous fera très plaisir et, on l’espère, à eux aussi !

 

 

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